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Perception                                         Par Valery

 

 

 

 

 

Ce qui est lourd à porter, et qui détruit notre auto-estime, est je pense notre incapacité à incarner totalement notre être :

 

Je pratique la méditation car elle me permet de centrer mon ressenti pour mieux disparaître au profit d'une symbiose avec la Terre, l'air, la nature...C'est un peu new age, mais au moins, j'arrive à habiter pleinement mon être dans ces moments. je fusionne mes deux mondes, le monde réel et mon monde intérieur.

 

On a une perception éclatée:Les cinq sens sont dissociés, ce qui nous oblige à les lier en permanence au travers d'images et de patterns (tels sons, tel objet, tel environnement).Ce calcul permanent nous donne une fatigue extrême en fin de journée quand on la passe dans des environnements de foules, de bruits etc ...

 

Et d'un autre côté cela nous donne des vertus synesthésiques: j'entend les couleurs, je vois les notes, je peux convertir les sons en couleurs et inversement.

 

Tout cela, nous empêche d'habiter pleinement notre être: Souvent mon entité sociale, celle qui interagit avec les amis, la famille, et la société est à mes yeux un avatar, une sorte d'avatar que je fais vivre.

 

Ainsi, il y a un valéry artiste, un valéry ingénieur, un valéry mari, père etc...

Tout ces schémas sont pour moi un effort, je dois être un bon père, un bon mari et dans ce cas l'amour aide beaucoup, car pour le coup, je ne m'incarne jamais autant que quand je ressens des sentiments quasiment fusionnels, je suis ainsi très fidèle en amour, amitié comme en inimitié !

Et dans la vie courante, mon entité social est perçue comme une sorte d'avatar à mes yeux que je dois guider pour le meilleur.

je suis ainsi très sensible au regard de ma réputation. Ce besoin de reconnaissance de mes talents, (je dis sans arrêt que ce sont mes talents qui m'ont permis une forme de socialisation) est quasi obsessionnel.je le lie à mon adolescence, où j'ai souvent pensé au suicide, car j'étais d'école en lycée un souffre douleur. Et mon passage à la drogue m'a permis en quelque sorte tout en m'auto-détruisant de me 'normaliser'...Ce qui est complètement dingue quand j'y pense.

Aussi je m'en suis sorti grâce à la reconnaissance de mes travaux, et un avatar est né qui est un condensé de ces talents...Et leurs succès, ne me procure pas une fierté, j'ai beaucoup de mal à éprouver cela, mais une sorte de joie d'avoir réalisé un score...

Ainsi tout passe au travers d'indicateurs, et de scores permettant d'évaluer les échecs et les réussites, et évidemment, chaque échec est vécu comme une petite mort.

Du coup ce regard dissocié de mon existence, comme la perception de mon environnement, me déprime assez souvent.Car j'envie les neuro-typiques capables d'habiter pleinement leurs succès, leurs réussites.

Cette perception éclatée, qui me donne des avantages sur bien des choses, je la vis vraiment comme un handicap social et relationnel sur cette question là:

En effet cette distance avec soi, imaginez l'effort qu'il faut pour aller vers l'autre: il faut habiter son soi, avoir un masque social pour être capable d'interagir... C'est un travail considérable...

Si cela est insurmontable, jeune, adulte on acquiert un entrainement et cela devient quasi réflexe, mais la mécanique ne change pas.

 

 

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