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Aspie je t'M                                                 Par Marie

 

 

 

 

 

Il m’a fallu du temps pour comprendre …

Huit années d’amour passionnel, d’amour immense, d’amour que nous qualifiions ensemble d’ « absolu ». Mais ce fut aussi huit années de doutes, de questionnement sur ce qui gênait en permanence notre relation. Huit années de remise en question sur moi, car j’étais persuadée que tout venait de moi. Autant de psys, autant de réponses qui n’en étaient pas. Des réponses qui me retournaient mon mal-être en me proposant toujours le regard sur moi.

Ce n’est pas sur moi qu’il m’aurait fallu porter mon regard, mais sur « lui ». Lui. Asperger. Caché. Tapi dans l’ombre. Dans les ombres. Asperger qui gâchait tout. Compromettait tout. Même les moments les plus intimes. Mais Asperger pour moi était un inconnu. Je n’avais jamais entendu parler. Les médecins non plus apparemment. Quelle tristesse ! Quelle perte de temps aussi !

Il a fallu la rencontre dans ma classe avec un petit élève autiste pour enfin comprendre. Les regards, les colères rentrées, la bulle sombre, les manquements, les absences, ce que l’on nomme vulgairement le manque d’empathie même si aujourd’hui je ne le vois plus comme cela, tout cela que je ne comprenais et que lui non plus, lui, celui qui partageait mon cœur tout entier, ne comprenait pas, tout ce qu’il ne maîtrisait pas de sa vie la plus profonde mais aussi la plus quotidienne … tout cela s’appelle TSA (trouble du spectre autistique) avec, s’il vous plaît, « l’option » Asperger. Mais je ne savais pas. Nous ne savions pas.

J’ai souffert au point de vouloir mourir à plusieurs reprises car je n’en pouvais plus. Lorsqu’enfin en sortant du premier café Aspies auquel j’avais assisté j’ai commencé à comprendre, lorsqu’enfin les mots se sont décidés à sortir parce que je savais que quelqu’un pouvait les entendre, les comprendre, m’entendre, me comprendre, je me suis dite « plus jamais ça pour les autres ».

Et j’ai voulu ce livre comme un témoignage, un phare pour aider toutes les personnes qui sont en doutes, en recherche.

Les personnes que je rencontre aujourd’hui sont davantage au fait de l’autisme et je réalise que la souffrance n’est due essentiellement qu’à l’ignorance. Quand on sait, on ne souffre plus. Soit on accepte et on reste. Soit on fuit.

Moi je n’ai jamais fui car l’Amour était, l’Amour est toujours bien présent. Mais qu’est-ce que j’ai pu souffrir !

Je veux néanmoins rassurer sur ce point : aimer un Asperger n’est pas forcément souffrance même s’il faut s’attendre à des choses inconnues, s’attendre, ou plus exactement, ne pas attendre. Ne rien attendre. S’adapter et comme « eux » faire tout feu du présent. Rien que du présent.

 

L’Amour à travers le prisme d’Asperger, ou peut-être plus sûrement, Asperger à travers le prisme de l’Amour est le plus beau que je n’ai jamais connu. La lumière y prend toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Je n’ai aucun regret. J’espère juste que la lumière se fera aussi dans le cœur de celui qui ce jour, vient d’être diagnostiqué mais qui n’a toujours pas compris que l’Amour peut s’écrire avec un grand A, le A du cœur. Amour Absolu.

Mon livre est plein d’espoir. Les retours que j’en ai me disent que je n’ai pas aimé pour rien. Que je n’ai pas écrit pour rien. Que je n’ai pas souffert pour rien.

 

Marie d’Ardillac – mai 2015

Aspie je t’M à découvrir, à commander sur : http://mariedardillac.blogspot.fr

 

 

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