La vie, la solitude, la mort                      Par Valéry

 

 

la vie, en parler, c'est une banalité affligeante ! en dire "la vie est géniale ou est douloureuse" pfff
Non la question serait plus celle de l'existence, comment exister et habiter notre monde, le rapport à soi et avec les autres :

Je n'ai pas peur de la solitude, je peux passer une semaine sans rencontrer personne sans ce que cela ne me pose problème. Je ne suis pas addict des jeux sociaux et apprécie très moyennement les mondanités. Mais il y a un paradoxe, si tout cela est vrai, la reconnaissance des autres est super importante, je ne supporterai pas d'être invisible, de toutes les façons cela m'est impossible du fait de ma différence. Jeune cela m'effrayait et je suis tombé dans la drogue pour me normaliser pour disparaître...
Et ce paradoxe est d'autant plus cru, que je n'ai jamais vécu célibataire ou très peu... je ne peux concevoir mon existence sans exister dans les yeux d'une personne aimée qui nous aime.
Mais le social, ce n'est pas le cas.
Mais la clef c'est de ne pas disparaître mais d'exister.
Alors je n'aime pas les jeux sociaux, mais la reconnaissance de ce que j'accomplis m'est super importante, tout ce que j'entreprend doit avoir un écho, une influence sur son environnement, il faut que cela soit opérant dans le monde.
Soyons honnête en tant qu'artiste, cela parait évident, je connais que très peu d'artistes qui veulent être totalement invisibles, ne jamais jouer, exposer etc ... d'ailleurs si tel est le cas, ils ne sont plus artistes.

Je n'ai aucune spiritualité, je ne colle pas au fait d'exister une quelconque valeur divine, mais la responsabilité de se réaliser personnellement et d'accomplir quelque chose dans sa vie.
Alors j'ai privilégié les sciences, la philosophie, l'Art à la prière ! et à la foi !
Et en bon scientifique, la mort ne m'effraye pas du tout, ce n'est que l'accomplissement biologique de notre corps, on ne peut rien y faire, il faut donc l'accepter.
Par contre le temps, comme tout physicien c'est mon ennemi juré !

Le temps est terrible, il est relatif, irréversible et fatal.

Car toutes nos actions sont conditionnées par le temps, et la vraie maitrise selon moi dans son accomplissement personnel, et existentiel, c'est la maitrise du temps !
C'est le vrai challenge, la maitrise du temps qui nous est donné pour notre période de vie, et qui nous est inconnu.
On ne sait jamais quand on passera de vie à trépas ou très rarement dans le cas de certaines maladies, ce qui rend la maitrise de notre temps encore plus complexe.

On dit souvent que les artistes sont immortels par leurs oeuvres quand ils sont reconnus. On pense souvent que les artistes combattent au travers de leurs oeuvre la mort et la regarde dans les yeux: Combien de fois ai je lu cela au sujet de Picasso et ses séries érotiques. Le sexe contre la Mort.

Je pense que l'on fait erreur à notre sujet, la vraie question n'est pas de combattre la mort, mais de maitriser le temps, et cela est plus particulièrement vrai dans l'art contemporain:
Comment s'étonner des démarches délibérément sans pérennité et éphémères qui finissent par être pérennes ! prenons l'exemple de Felix Gonzales Torres ! un des artistes les plus magnifique à mes yeux, mort très jeune, malade il se savait une existence courte et tout son travail questionne d'une façon si fine la maitrise du temps...
Il n'est pas allé parler de mort qui était son horizon immédiat, non il parle du temps et de sa maitrise et cela d'une façon si fine et esthétique.

L'existence en place et lieu de la vie
Seul socialement, mais si bien seul en couple
Le temps est notre ennemi en lieu et place de la mort qui n'est que la suite de la vie.
On est plus longtemps mort que vivant, alors si l'on veut exister mort, mieux vaut maitriser le temps de notre existence