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L'amour dans son sens large 

Par Hassnia

C'est assez difficile d'en parler surtout lorsqu'on le vit toujours de façon intense.
Les mots ne sont pas toujours mes amis, je ne les trouve jamais assez forts, jamais assez justes pour illustrer ce que je ressens.
Lorsque j'aime c'est très profond et cela perdure. Je suis lucide sur la personne, je sens ( sur ma peau ) les particularités de son caractère pour ne pas dire défauts et qualités qui au fond ne seront qu'un jugement d’après mes propres valeurs... J'accepte donc l'autre dans son entièreté.
Dans une relation amoureuse ou amicale cela fait toujours du bien de se savoir aimé en retour certes mais j'ai pu constater que souvent les personnes ont peur de ce mot, aimer, parce que derrière ce mot j'ai l'impression qu'ils pensent : engagement.
Hors aimer est tout sauf de l'engagement ou de l'aliénation, c'est un sentiment fluide qui circule en nous et en dehors de nous, ça rend beau et bon normalement.
Est-ce un discours enfantin ? Peut être et alors tant mieux, les enfants sont sincères et vrais !
Quand j'aime c'est pour toujours ; même si je suis blessée cela ne touchera que mon égo donc ça ne dure pas longtemps, le temps de me réajuster, par contre le sentiment pour cette personne reste en moi.
La relation elle, s'en va mais aimer ne veut pas forcément dire relation.
Ce n'est pas ce que l'autre me renvoie de moi que j'aime ; je m'aime de façon normale et saine je n'ai donc pas besoin du regard de l'autre sur moi. C'est la personne en face qui m’intéresse et non pas ce qu'elle me donne et si elle ne me donne rien ou si elle me donne mal au point de me faire mal je peux ne plus avoir envie de la côtoyer sans pour autant que mon amour s'en aille.
Je crois par contre ne pas être capable d'expliquer cette intensité qui s’empare de moi.
Sans doute que c'est la même pour tout le monde s'exprimant à l'intérieur de façon différente puisqu'on est tous différents.
Je sais que mon cerveau va mettre en action des choses assez spéciales comme me réveiller avec une musique en tête pas entendue depuis des lustres.
Lorsque je parle de musique dans ma tête ce n'est pas comme lorsqu'on a un ver d'oreille = chanson écouté et qui nous trotte dans la tête ; non c'est vraiment comme si j'avais un lecteur dans le cerveau j'entends tout : le moindre changement d'instrument etc parfois même des musiques que je n'ai jamais entendu.
Je sens des odeurs spéciales aussi et ma couleur intérieure prends des teintes plus intenses (c'est difficile à expliquer )

Là où j'ai du mal dans ma compréhension, c'est lorsque je vois des personnes dirent je t'aime si facilement.
S'ils aiment pourquoi ne sont ils pas présents lorsque l'autre est mal ou véritablement heureux lorsque cet être aimé l'est même si ce n'est pas avec eux ? Pourquoi lorsqu'ils disent « je t'aime », j'entends plutôt : « aime-moi ! » ces attentes qu'ils confondent avec de l'amour a mon sens.
Pourquoi leurs mots ne sont-ils que des litanies ?  Les mots ont-ils  une valeur a leurs yeux ? 
Pour moi qui ait une conception du temps un peu biaisé par le fait que je suis hypermnésique, chaque parole donnée est scellée en mon âme.
Je dis souvent qu'être aimé n'est pas un besoin ; pendant longtemps j'ai dit qu'en dehors de ma famille très proche  je n'aimais personne. Beaucoup de personnes de mon entourage sont parties de ma vie ne comprenant sans doute pas ce que je voulais dire . Je ne disais pas que je détestais les gens ni qu'être aimé n'est pas plaisant. Je ne veux pas mentir, soit j'aime et c'est profond, soit j'apprécie et ce n'est pas aimer pour moi. 
Ma vérité brute blesse mais je ne pourrais faire autrement, aimer l'autre c'est si intense et profond ; c'est différent d'apprécier quelques qualités chez une personne ou un moment partagé avec lui.
D'autant plus que je suis une personne très a l'écoute dans une forme assez passive d'apparance mais je scrute assez rapidement par je ne sais quel biais la personne qui s'entretient avec moi et je sais si je m'ouvrirais à elle ou pas, si un jour je l'aimerais ou pas et cela n'arrive pratiquement jamais. 

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